mercredi 30 septembre 2015

Le Dîner du Siècle, au Café de Paris en 1971


Nouvel événement pour la Grande Cuisine française : "Le Dîner du Siècle" à Biarritz auquel j'ai participé.

Voici le menu :

Consommé moscovite au caviar

Louvine braisée au Graves rouge de Fieuzal

Cassolette de queues d'écrevisses

Canard sauvage au Haut-Brion blanc

Ragoût de truffes et purée de maïs au foie gras

Fromages de la Ferme Saint-Hubert

Corbeille des Dix

Dom Perignon rosé

Moët et Chandon 1964 en magnums

Moët et Chandon 1914

Château Haut-Brion 1962 en magnums

Armagnac Laberdolive 1904

Liqueur Izarra verte

J'étais parti la veille, en voiture, mes fromages à bord.

Les cuisiniers arrivèrent le lendemain, par avion, ainsi que quelques chroniqueurs gastronomiques.

Pierre Laporte, à cette occasion, avait magnifiquement décoré son Café de Paris : une profusion de fleurs. Il faut dire que l'on attendait du beau monde !

Nous nous retrouvâmes tous, attablés à la piscine de l'hôtel du Palais, entourés de journalistes. L'un d'eux, petit bonhomme timide mais entêté tenait absolument à m'interviewer. J'avais refusé à plusieurs reprises, l'aiguillant sur Bocuse ou Oliver, mais non, il tenait à son fromager ! C'est alors que Yanou Collard, présente, me souffla à l'oreille de lui monter un canular. Les copains entrèrent lâchement dans le jeu et j'en ai encore un peu remords car c'est fou le nombre d'âneries que nous pûmes débiter à ce malheureux ! Bien entendu, nous pensions qu'il ne goberait jamais que, par exemple, j'avais un troupeau de 250 vaches que j'envoyais, avec les fermières chargées de les traire, par chemin de fer, dans la région d'où j'avais besoin de fromages ! Or non seulement le malheureux le crut mais il l'écrivit dans sa feuille. J'imagine que son directeur ne l'en félicita pas !
L'équipée de Biarritz ? Pourrai-je plus tard, en l'évoquant, parler de la folle jeunesse ? En tous cas ce furent quelques journées de travail mais aussi de grande rigolade. Partout où passe Bocuse, cet entraîneur, fleurit la blague et l'amitié. Il y eut une grande fête organisée par Guy d'Arcangues, puis nous visitâmes un Bayonne nocturne et désert, entraînes par René Lasserre qui est du pays. A quatre heures du matin nous revenions nous coucher, les uns au Palais, les autres dont j'étais, au Miramar. Le gardien de nuit étant appelé je ne sais où, Michel Guérard s'empara du livre de Police et commença d'écrire : "Nom : Al Capone - venant de : Sing-Sing - profession : truand, etc." La tête du préposé au retour ! Roger vergé, lui, demanda que l'on réveille Juliette Boisrivaud (en reportage pour RTL) à cinq heures du matin avec une omelette, du saucisson sec, un camembert et une bouteille de beaujolais ! Enfin ce fut une sorte de noria d'ascenseurs avec lesquels d'autres copains jouaient, coinçant les portes palières, les arrêtant à mi-course (le gardien, monté avec nous, dut pour nous débloquer, sortir à quatre pattes sur le palier d'un étage), et ce ballet des Otis-Piffre dura longtemps, ameutant les clients sérieux de ce palace sévère qui, du reste vient d'être démoli, pour laisser la place à un hôtel plus moderne.
Le lendemain midi, nous étions invités à déjeuner, avec les chroniqueurs gastronomiques, au Relais de Campagne d'Ascain : Etchola. Merveilleux repas en plein air avec Jean Didier, du guide Kléber, Robert Courtine ( le La Reynière du Monde) entre autres. Le soir dîner chez Albert, au Vieux Port de Biarritz avec Francis Lopez et sa femme Anja, Juliette Boisriveaud qui ne nous en voulut pas de son réveil trop matinal, Joé Dassin, Jean Castel en rupture de Saint-Germain-des-Prés et toute la bande.


Le lendemain retour vers la capitale avec des souvenirs plein la tête !
Le fromage fermier de brebis d'Ossau:

La vallée d'Ossau :

Au sud de Pau, capitale du Béarn, la vallée d'Ossau s'étire le long de son gave jusqu'à la frontière d'Espagne. A mi-chemin, 4 kms avant Laruns, au cœur de la vallée vous êtes ici à Montplaisir, qui doit son joli nom à Henri IV qui y possédait un relais de chasse.
Dans l'écrin somptueux de cette vallée verdoyante les Ossalois ont depuis des temps oubliés, constitué une solide collectivité montagnarde, perpétuant au cours des siècles, jusqu'à nos jours, un civilisation pastorale de  bergers transhumants basée sur l'élevage, la production laitière et la fabrication des fromages.

Un lieu de transhumance : 

Durant l'hiver jusqu'au mois d'avril, le berger reste à la ferme, blottie dans un petit village au fond de la vallée. C'est aussi la saison des agneaux. Les brebis sont essentiellement nourries avec le foin et le regain engrangés l'été précédent. C'est aussi la saison du recommencement de la fabrication du fromage. Puis les beaux jours revnus, aux premières fleurs écloses, le berger remettra les cloches au cou de ses brebis. Sur ses ânes, il mettra son baluchon, ses chaudrons et ses bidons et à grands coups de sifflets, dans le tintement joyeux des sonnailles, il regagnera la Haute-Montagne.

A la rencontre du berger et de son troupeau :

Voici le cayolar, c'est l'abri du berger en montagne, lieu  de fabrication des fromages, centre de ralliement du troupeau ; véritable unité de production.
Le berger est là, à l'oeuvre, occupé à,sa tache quotidiennement éternelle : soins des animaux, lavage des bidons, chaudrons, filtres et sanches ; la propreté étant le condition impérieuse de la réussite.
Son troupeau est encore là-haut, près des isards, à la recherche de l'herbe la plus fine et des fleurs les plus parfumées. Brebis béarnaises aux cornes tourmentées, à la laine épaisse, rudes et rustiques, préparées pour affronter les rigueurs de la vie en montagne et les longues marches de la transhumance. Elles peuvent donner un litre de lait par jour en deux traites. Il faudra 5 à 6 litres de cette précieuse laitance pour faire 1 kg de fromage.

La fabrication du fromage :

Le berger va chercher ses bidons dans l'eau fraîche du torrent. Il verse lentement le lait de son troupeau dans un chaudron. C'est un beau lait cru, entier, fin et onctueux. C'est la montagne à l'état liquide! Il en faut 35 litres chauffés à 30° puis emprésurés. Le caillé se forme en 1 heure. Il est brisé à la main ou à l'aide d'un fouet et réchauffé jusqu'à 38°. Après un repos de 30 minutes, doucement, patiemment, le berger recueille à la main le caillé et en forme une boule qu'il retournera pour le former et l'égoutter. De fines aiguilles le transperçant pour faciliter l'égouttage. Enfin, il placera sa marque sur le fromage avant de le porter au saloir.

Le saloir et la cave d'affinage :

Le lendemain de sa fabrication, après l'égouttage, le fromage est porté dans notre saloir ppour y être salé à la main au sel sec de Salies de Béarn.
Il sera frotté au sel sec quotidiennement durant 4 jours, puis il sera longuement affiné, essuyé, frotté et retourné tous les 2 jours sur les planches de sapin jusqu'à complète maturité.
- 2 à 5 mois pour un fromage de vache
- 3 à 6 mois pour un fromage de chèvre
- 4 à 6 mois pour un fromage mixte
- 6 à 14 mois pou un fromage de brebis.
Notre cave accueille 70 producteurs et dispose d'une capacité fixe de 14.000 fromages. Température 10 à 11°, hygrométrie 92 à 95 %. Dans un site exceptionnel, au cœur de la vallée d'Ossau, nous avons le plaisir de vous offrir des fromages d'exception.
Vous êtes ici en présence des véritables fromages fermiers du terroir, fabriqués et affinés dans le plus profond respect des traditions.Héritage de notre patrimoine national, ils font partie des plus grands crus de fromages traditionnels de France.

Cave d'affinage des fromages fermiers de la vallée d'Ossau.
PARDOU
Quartier Monplaisir
64440 - Laruns
Tél : 05 59 82 60 77
www.fromageries-pardou.com